Une magnifique collection d’archives, le fonds photographique SADO, vient compléter les collections du CegeSoma !
Il y a quelques semaines, les archives de l'agence de presse photographique bruxelloise SADO ont été transférées au CegeSoma/Archives de l’État.
Les archives SADO sont uniques non seulement par leur contenu mais également par le contexte dans lequel elles ont été créées.
Le Service Auxiliaire de documentation, créé en 1934 et actif jusqu'à la fin des années 1970, était l'une des quatre agences de presse photographique autorisées à fonctionner sous l'occupation allemande (1940-1944). Contrairement à l'agence SIPHO, dont les archives (très) fragmentaires sont également conservées au CegeSoma, les propriétaires de SADO n'ont pas été condamnés pour des actes de collaboration après la guerre - entre autres parce qu'ils avaient fourni des informations aux réseaux de renseignement belges.
Du point de vue du contenu, il s'agit d'une très grande quantité de positifs et de négatifs sur plaques de verre et sur films.
La valeur archivistique des images achetées ou produites avant et pendant la guerre est évidente, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle ce fonds est si important. Les photographes de SADO ont en effet produit une multitude de « reportages » dans la période d'après-guerre, documentant les manifestations politiques, la vie socio-économique, les festivités culturelles et les compétitions sportives, ainsi que le boom économique de l'après-guerre (par le biais de la photographie de produits, de publicité et d'entreprise). Joseph Roland, l'employé qui a finalement repris et développé l'entreprise, s'est même consacré à la photographie aérienne.
Selon une estimation approximative de notre ancienne collègue Florence Gillet, le fonds comprend environ 40.000 photographies ainsi que 15.000 négatifs sur plaques de verre et 400.000 négatifs sur films. Heureusement, l'ordre original semble intact et tous les index et répertoires de l’époque semblent avoir été préservés.
Les archives sont aujourd’hui en quarantaine et ne sont donc pas accessibles jusqu'à nouvel ordre. Les mesures de conservation - principalement le remplacement des boîtes d'origine - sont prioritaires pour l'instant. La tâche qui nous attend par la suite consistera à décrire correctement mais efficacement tous les documents dans un inventaire complet et à planifier la numérisation des documents les plus fragiles.
Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de nos avancées en la matière, et nous réjouissons d’ores et déjà de vous faire découvrir les richesses contenues dans ce fonds !