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La toponymie bruxelloise d’hier et de demain

Le 14 novembre dernier, une journée d’étude a réuni au CegeSoma une quinzaine de chercheurs et chercheuses sur le thème de la toponymie bruxelloise d’hier et de demain. L’initiative était portée par le Brussels Studies Institute (BSI), le réseau interdisciplinaire des études bruxelloises (EBxl) et le Cegesoma/Archives de l’État, représenté respectivement par Iadine Degryse, Benjamin Wayens et Chantal Kesteloot.

Pourquoi une telle initiative ?

Longtemps confinée dans le registre de l’anecdotique, la toponymie fait l’objet d’un intérêt sans précédent depuis une quinzaine d’années. Des recherches nouvelles ont été initiées par des historiens, des géographes, des anthropologues, des sociologues voire des linguistes. L’espace public n’est en effet pas un terrain neutre mais un lieu porteur de mémoires et de représentations sociales. Certaines d’entre elles font aujourd’hui l’objet de contestations et de débats. Mais le phénomène n’est pas neuf, loin s’en faut.

Cette approche sur la longue durée a nourri les contributions et les débats de la journée. On s’y est en effet intéressé à la toponymie bruxelloise depuis les pratiques de cartographie médiévale jusqu’aux enjeux très contemporains de décolonisation et de féminisation sans oublier d’autres espaces tels les arrêts des transports publics ou encore les usages muséaux des anciennes plaques de rues.

Un terreau fertile en matière d’histoire des guerres

Les guerres mondiales ont laissé des traces dans le paysage toponymique bruxellois. En la matière, c’est la Première Guerre qui est de loin la plus présente, un constat qui est à la fois lié à l’urbanisation de la capitale dans l’entre-deux-guerres, à l’exceptionnelle dynamique de la commune d’Auderghem, de même qu’à la compétition que se sont livrées les communes pour s’accaparer la mémoire internationale du conflit. Mais les occupations ont également généré d’autres réflexions, en matière de rationalisation des dénominations et de volonté de contrôle. Bref, un champ de recherche qui n’a pas encore révélé toutes ses potentialités.

Une base de données et une publication

Cette première rencontre s’inscrit dans une perspective plus large. Celle-ci devrait déboucher sur une double initiative : la publication fin 2025 des actes de cette journée d’une part et la finalisation d’une base de données des voiries bruxelloises d’autre part. Ces initiatives contribueront à inscrire pleinement ces recherches dans une démarche scientifique pluridisciplinaire. Grâce à la base de données, il sera possible d’effectuer des recherches sur les différentes typologies de voiries, les dates de leur création, les choix effectués par les différentes communes au fil de leur histoire. L’objectif est également de mieux repérer la multiplicité des archives disponibles ainsi que leurs lieux de conservation.  Bref, un dossier à suivre.