1943 en Belgique occupée : année de bascule ?
Un dossier de La Revue nouvelle (2023 - n°6) sur l'attitude de la population belge après trois ans d'occupation.

Les articles de ce dossier, coordonné par Geneviève Warland (UCLouvain), sont basés sur la population belge, son moral, ses attentes, ses réactions ainsi que sur les contraintes et la répression qui pesaient sur elle en 1943. Six contributions de sept auteurs lèvent le voile sur des thèmes encore peu présents dans l’historiographie belge. Parmi eux, deux sont rédigées par des historiens du CegeSoma, Fabrice Maerten et Dirk Luyten.
Dans une première contribution, Hugues Wenkin analyse le ressenti contrasté de la population belge en 1943. Année de revers pour l’armée allemande et de faits de résistance d’un côté et année de conditions de vie et de travail de plus en plus dures de l’autre.
L’entretien mené avec Fabrice Maerten permet de découvrir les diverses formes de Résistance mises en place en Belgique et propose une réflexion, au travers d’une perspective sociographique, sur l’engagement croissant de la population en son sein dès 1943.
Luc Michel s’attarde lui sur le réseau Socrate destiné à financer les réfractaires au travail obligatoire et la Résistance via un système d’emprunts imaginé par un jeune banquier, Raymond Scheyven.
Louis Fortemps et Gabriel Vincent analysent la répression sévère opérée par la police secrète de l’armée allemande (Geheime Feldpolizei) à l’encontre des résistants et de leurs réseaux. L’année 1943 est synonyme, dans ce cas, de radicalisation des actions de cette police et de l’introduction de l’interrogatoire renforcé.
1943 est une année noire pour le pouvoir d’achat des Belges qui diminue fortement. Le service du travail obligatoire en Allemagne quant à lui, culmine avec le système des levées par tranches d’âge. Mais d’un autre côté, 1943 est aussi une année d’avancée des réflexions sur la préparation de l’après-guerre qui annoncent le Pacte Social. L’analyse de ces éléments est à retrouver dans la contribution de Dirk Luyten.
Et enfin, Marc Audrit raconte, de façon précise, la fameuse attaque du siège de la Gestapo par l’aviateur Jean de Sélys Longchamps, le 20 janvier 1943. Un événement qui aura un retentissement certain et remontera indéniablement le moral de la population belge mais qui a parfois fait l’objet de récits fantaisistes.
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