Home » Publication » La Guerre froide dans' l'ancienne' RBHC

La Guerre froide dans' l'ancienne' RBHC

L'actuelle Revue Belge d'Histoire Contemporaine est née en 2012 de la fusion entre la revue éponyme qui l'a précédée et les Cahiers d'Histoire du temps Présent qui ont succédé aux Cahiers d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale en 1997. Cette page contient un aperçu des articles relatifs à l'histoire de la Guerre froide publiés dans l''ancienne' RBHC. Vous pouvez retrouver le même genre d'aperçu de ce type de publications dans les  Cahiers d'Histoire du Temps présent ici. Et enfin, si vous cherchez des publications sur la Guerre froide dans l'actuelle RBHC, vous les trouverez ici.

La thématique de la 'Guerre froide' n'a jamais vraiment occupé une place importante dans la Revue belge d'Histoire Contemporaine. En effet, entre la création de la revue en 1969 et la fin du conflit plus de deux décennies plus tard, le terme n'apparaît pas une seule fois dans les pages de la RBHC. Néanmoins, la revue a accordé une certaine attention au cours de cette période à l'histoire de l'après-guerre. Mais même des articles comme celui d'Alain Meynen sur la grande grève du travail de 1960-1961 (1978/3-4) ou celui de Marthe Engelborghs-Bertels dans le même numéro sur l'historiographie en Chine communiste n'incluent pas la Guerre froide en tant que facteur d'analyse.

Ce n'est qu'au début des années 1990 (1992/1-2) que le terme est utilisé pour la première fois dans la RBHC, et ce, dans deux articles différents. Les historiens Erwin Udding et Georgi Verbeeck, qui traitent respectivement du dénouement de la Question royale et de l'historiographie en RDA, n'accordent pas une place centrale aux acteurs belges mais bien aux journalistes français et britanniques d'une part et aux historiens est-allemands d'autre part. C'est par contre le cas dans l'étude d'Isabelle Boydens relative à la branche franco-belge du mouvement catholique international pour la paix Pax Christi dans la période 1953-1975 (1994-1995/3-4). Une seule mention à la Guerre froide est faite dans chacun de ces trois articles.

Ce n'est qu'à l'occasion de son 50e anniversaire que les auteurs de la RBHC ont commencé à inclure explicitement le conflit dans leurs analyses. Pascal Deloge ouvre la voie avec son étude sur l'attitude belge face à la question allemande à l'époque du sommet de Genève de 1955 (1997/1-2). Après cela, il faut attendre plus de six ans avant que le terme ne soit à nouveau mentionné. Conny Devolder ne l'utilise, il est vrai, qu'une seule fois dans son étude sur la façon dont les employeurs et les syndicats belges ont traité les modèles américains d'organisation du travail plus démocratique et plus productive (2003/3-4).

Au cours des deux années suivantes, la Guerre froide s'est imposée de plus en plus et sous différents angles : d'abord dans l'essai de Patrick Stouthuyen sur le mouvement pacifiste (2004/3), puis dans l'article de Jan-Willem Stutje sur l'économiste et trotskiste belge Ernest Mandel, et enfin de façon plus importante dans l'étude de Sébastien Baudart sur l'analyse du contenu politico-social des bandes dessinées dans la presse quotidienne belge à la fin des années 1940 (tous deux en 2005/1). En 2005 encore, Xavier Dejardin et Martin Conway ont estimé nécessaire de se référer à la Guerre froide pour décrire le contexte dans lequel se sont déroulées la crise du CVP pendant la Question royale (2005/2-3) et celle de l'État-nation belge pendant la même période et celle qui s'en est suivie (2005/4).

La tendance à accorder une attention croissante à l'impact du conflit Est-Ouest s'est poursuivie par la suite, et les historiens ont commencé à inclure le terme "Guerre froide" dans leurs titres à partir de 2006 : Widukind De Ridder perçoit, dans les exclusions du parti communiste de Belgique à la fin des années 1940 et au début des années 1950, une subjectivité influencée par le conflit (2006/1-2), tandis que Machteld Venken étudie en 2007 la Guerre froide à partir des pratiques mémorielles des divisions d'anciens soldats polonais  en Belgique (2007/3-4).

Plus tôt en 2007, Peter Daerden avait pourtant débuté son article sur les relations belgo-brésiliennes pendant les années Kubitschek (1956-1960) en condamnant la "vision quelque peu unilatérale [car] la politique internationale après 1945 aurait été entièrement déterminée par l'opposition Est-Ouest" (2007/1-2). Dans le dernier numéro de l'ancienne RBHC où le terme Guerre froide apparaît, plusieurs auteurs considèrent en revanche que le conflit est déterminant pour le sort des réfugiés et autres personnes déplacées suite à la Seconde Guerre mondiale (notamment Lieselotte Luyckx d'une part et Frank Caestecker et Dirk Vanheulle d'autre part, 2010/3).