Le Communisme dans la Bibliothèque du CegeSoma : un défunt très présent.
"Le communisme dans la Bibliothèque du CegeSoma : un défunt très présent'. Sous ce titre, nous vous invitons à découvrir le onzième thème de notre série ‘les rendez-vous du bibliothécaire’. Chaque thème repris sera l’occasion de vous plonger dans nos collections et sera illustré par une vidéo et un texte complétant les informations s’y trouvant.
Visionnez la onzième vidéo ‘Les rendez-vous du bibliothécaire : 11. ''Le communisme dans la Bibliothèque du CegeSoma : un défunt très présent".
Comme chacun sait…ou ne sait pas, le communisme, qu’il soit idéologie pure dans toutes ses nuances ou formation(s) partisane(s) incarnée(s), a marqué de son empreinte le XXème siècle, au point que certains historiens n’ont pas hésité à qualifier celui-ci de « siècle rouge », voire à le réduire à un « court XXème siècle » borné en ses extrémités par son émergence (1917) et par son trépas (1991) politiques en Europe à tout le moins.
Précisément, la génération historienne qui a porté le CegeSoma sur les fonts baptismaux –en gros, des personnes nées entre 1940 et 1945- pour avoir des perceptions passablement contrastées (antagonistes ?) sur le phénomène et ses incidences politico-sociales, l’avait tenu pour un fait majeur, incontournable pour la compréhension de notre époque. Et fatalement la Bibliothèque de l’institution va se ressentir de cette perception des choses, engrangeant des dizaines, des centaines, des milliers de titres traitant de cette thématique avec plus ou moins de bonheur, qu’il s’agisse d’encyclopédies scientifiques compactes ou de minces brochures polémiques, d’austères « sommes » philosophiques ou de roman faisant la part belle à l’imagination. Cette quête appliquée, commencée voici plus d’un demi-siècle, se poursuit encore aujourd’hui, ayant conservé dans son modus operandi l’éclectisme de départ, sans exclusives ni préjugés, du trotskisme le plus théorisant au stalinisme le plus rigoureux, des prémices de la Révolution d’Octobre à la chute du « Mur de Berlin », que le communisme soit idée, parti-Etat ou mouvement oppositionnel. Le résultat est assez impressionnant.
Il serait vain, dans cette rubrique, de citer tous les titres disponibles dans notre Bibliothèque : il y en a trop, et pratiquement dans toutes les grandes langues européennes. Pour en donner une petite idée, la seule mention « communisme » (Fr et Nl) dans le moteur de recherche de la Bibliothèque comporte quelque 328 entrées, contre 154 pour l’anglais « communism ». Assurément, c’est beaucoup…mais c’est beaucoup moins que la forme substantive ou adjectivale « soviétique », qui en compte 618…Certaines nuances dans la formulation ou dans l’application concrète de la philosophie marxiste-léniniste ont rencontré manifestement des faveurs contrastées. Ainsi, malgré son évanescence, le « trotskisme » fait pratiquement jeu égal avec le « maoïsme » (qui, lui, a appartenu au monde des substantielles réalités)si l’on s’en tient au seul domaine des mots-clés et « Cuba », avec ses dizaines d’entrées semble avoir retenu beaucoup plus l’attention des chercheurs et des journalistes que la « Corée du Nord »…
Sur le plan de l’historiographie récente et moins récente, notre institution peut sans doute se flatter de posséder à peu près l’essentiel des travaux susceptibles d’aborder le communisme dans toutes ses facettes, de sa naissance à sa chute, qu’il soit passé « Du rouge au Tricolore » (selon l’heureuse formule de José Gotovitch ) ou qu’il ait été plus tragiquement pour beaucoup The God that Failed ( dixit Arthur Koestler…et quelques autres). Chaque nuance de cette idéologie y possède une vaste gamme de références scientifiques, et il en va de même pour bon nombre de ses épigones plus ou moins inspirés, plus ou moins en phase avec leur époque, de Joseph Jacquemotte à War Van Overstraeten et à Ernest Mandel, en passant par Jacques Grippa et Marcel Liebman.
Les profanes désireux d’approcher cette famille politique dans son cadre belge pourront utilement consulter les Actes (bilingues) de la journée d’études de Bruxelles du 28 avril 1979 intitulés sobrement Le Parti Communiste de Belgique (1921-1944) et édités en 1980 par la Fondation Jacquemotte ou se référer à la production plus récente de José Gotovitch, Du communisme et des communistes en Belgique : approches critiques (2012).
Et pour avoir un autre son de cloche sur la question, compléter ces lectures en consultant La peur du rouge ( Sous la direction de P. Delwit et J. Gotovitch), ouvrage collectif édité sous les auspices de l’ULB en 1996. Puisque, comme chacun sait, le communisme a soulevé des oppositions qui n’étaient pas purement dialectiques.