La valise oubliée
Enfants de guerre (1940-1945)
Après les « enfants de la Collaboration », décidément fort à la mode depuis les documentaires de la « V.R.T. », les « enfants de guerre » ! A première vue bien proches, et pourtant passablement différents.
Car si les premiers ont dû fatalement évoluer dans des cercles familiaux politiquement connotés car composés d’affidés (ou d’ex-affidés) à l’ « Ordre Nouveau », il n’en va pas nécessairement de même pour les seconds. En effet, une guerre, ou plutôt une occupation militaire plus ou moins bien régulée entraîne fatalement, entre occupants et occupés, des relations qui ne sont pas toutes conflictuelles et le « vivre avec l’ennemi » entraîne parfois des rapprochements qui vont bien au-delà des strictes nécessités formelles, administratives ou matérielles. Et la nature humaine étant ce qu’elle est, il est arrivé plus d’une fois que des enfants soient nés de ces rapprochements pas toujours appropriés, surtout en ces temps de conjoncture géostratégique et géopolitique changeante. Pour le meilleur quelquefois, pour le pire plus souvent – mais pas toujours -, ces « enfants de guerre » se sont vus confrontés à ce drôle de monde des adultes, dans la Belgique des années quarante, cinquante, soixante -et même bien après. Une Belgique pétrie de grands silences, de demi-vérités, de petits secrets… Ou de révélations soudaines, de soif et de désir de savoir « d’où on vient et ce qu’on est ».
C’est cette histoire, dans toute sa densité humaine, avec ses ombres et ses clartés, que retrace l’historienne Gerlinda Swillen (1942) , étayant son approche historique de multiples témoignages, et l’ agrémentant de nombreux documents iconographiques.
Un livre-document sur une thématique peu investiguée jusqu’ici et que tout « honnête homme » se doit d’avoir dans sa bibliothèque…s’il est passionné par le dernier conflit mondial en Belgique.