Houffalize, juin 1945, © CegeSoma.

Il y a 75 ans - Mars 1945 : la solidarité à l’égard des sinistrés des Ardennes

En février 1945, plusieurs communes bruxelloises décident d’adopter une commune sinistrée lors de la bataille des Ardennes. L’objectif est de venir en aide à ceux qui ont tout perdu. C’est ainsi, par exemple, que la Ville de Bruxelles adopte Stavelot et Saint-Vith ; Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Hubert ; Watermael-Boitsfort, Trois-Ponts ou encore Woluwe-Saint-Lambert qui vient en aide à Nassogne. Certaines de ces adoptions ont perduré dans le temps. L’une des plus connues est sans doute celle qui lie Schaerbeek à Houffalize. La petite cité a particulièrement souffert durant la bataille. Réoccupée par les Allemands le 19 décembre, l’entité est bombardée à trois reprises par les Alliés. Sur les 346 immeubles qu’elle comptait, 258 sont entièrement détruits et 78 partiellement endommagés. 189 civils ont perdu la vie. La petite ville, ou plutôt ce qu’il en reste, est libérée le 19 janvier 1945.

La commune de Schaerbeek se montre particulièrement active. Début mars, le bourgmestre et les échevins de la Cité des Ânes se rendent sur place, apportant vêtements, couvertures, ustensiles de ménage, médicaments et savon. En mars, le personnel communal organise une grande fête. Plus de 400.000 francs belges sont récoltés, un geste particulièrement apprécié.

L’histoire ne s’arrête pas là. En 1952, les deux communes décident de se jumeler. À cette occasion, la rue du Haut-Pont devient la rue de Schaerbeek. Dix ans plus tard, une place de Houffalize est inaugurée à Schaerbeek. « Pogge », un personnage haut en couleur du folklore schaerbeekois et symbole de cette amitié a désormais sa statue à Houffalize. Et la petite cité ardennaise offre encore et toujours le sapin de Noël qui orne chaque année la place communale de Schaerbeek.

Chantal Kesteloot