Colonisation et décolonisation. Quelle place dans l'odonymie bruxelloise ?
Visioconférence (Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique)
Cette visioconférence donnée par Chantal Kesteloot (CegeSoma/Archives de l'Etat) est inscrite au programme du Collège Belgique et fait partie du cycle de conférences 'Déboulonner les statues coloniales et après? Regards sur le patrimoine culturel issu de la colonisation'. Ces derniers mois, les statues coloniales ont été au cœur de nombreux et vifs débats ; les uns souhaitent les déboulonner jugeant qu’elles n’ont plus leur place dans la Belgique contemporaine quand d’autres réclament leur conservation sous peine 'd’effacer l’histoire'.
Les discussions concernant le patrimoine colonial sont plus complexes qu’il n’y paraît et ne peuvent en aucun cas se limiter aux statues. Celui-ci comprend aussi les archives et les objets culturels produits à cette période ainsi que, de manière générale, le paysage urbain notamment.
Les archives sont produites par les acteurs de la colonisation pour documenter leurs activités administratives, économiques ou missionnaires comme leur vie quotidienne. La plupart de ces documents ont été transférés à Bruxelles au moment de l’indépendance. Les biens culturels sont façonnés dans différentes régions du Congo avant d’être (mal) acquis par des ethnologues ou fonctionnaires coloniaux principalement pour les envoyer aux musées métropolitains. Le paysage urbain, et bruxellois en particulier, a été largement redessiné durant la période coloniale. Léopold II a veillé à inscrire le Congo dans l’espace public. À son instar, de nombreux édiles communaux et des entreprises ont érigé des monuments ou nommé des rues en référence à l’action coloniale.
Après avoir envisagé ces trois éléments, ce cycle abordera le thème de leur devenir articulé en questionnant les notions de restitution et de réappropriation.