Archives de Pierre Le Grève
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Description du fonds :
Les archives de Pierre Le Grève attestent des nombreuses actions que l’homme a menées dans l’immense champs des droits de l’homme durant toute son existence.
Pierre Le Grève nait le 28 janvier 1916 à Ixelles dans une famille bourgeoise. Etudiant à l'Université Libre de Bruxelles, il y découvre le marxisme puis la pensée et l'action de Trotsky. Il adhère dans un premier temps aux Etudiants socialistes bien que se sentant proche du communisme et de la révolution russe. C'est Georges Vereeken qui l'aide à comprendre l'évolution bureaucratique de l'Union soviétique et le stalinisme, à l'époque des procès de Moscou. Il s'engage dans l'organisation de Vereeken, une scission du mouvement trotskyste.
Mobilisé en 1940, Pierre Le Grève est évacué vers la France dont il revient clandestinement. Il reprend contact avec son organisation, qui est l'une des premières à être en mesure de confectionner des faux papiers. A la fin de la guerre, il défend la réunion des deux courants trotskystes. Il entre au Bureau Politique de l'organisation unifiée, le « Parti Communiste International ». Pendant plus de 25 ans, il est membre de la direction de la section belge de la 4e Internationale.
Ses opinions politiques sont un obstacle à sa première tentative professionnelle visant l’enseignement. Il est démarcheur, puis manœuvre chez Solvay. Il devient quand même professeur à l’Athénée d’Ixelles et le reste jusqu’à son élection au Parlement en 1965, puis retrouve son poste à la fin de son mandat.
En 1951, après l'abdication de Léopold III, le « Parti Communiste International », ayant fait campagne pour l'instauration de la république, perd de nombreux adhérents. Non sans difficultés, Pierre Le Grève entre au Parti Socialiste, où il mène sans cesse un combat trotskyste. Au congrès de 1956, il présente et fait adopter sa résolution réclamant l'extension de toutes les libertés démocratiques dans la colonie congolaise. Dès 1957, il collabore au journal « La Gauche ».
A partir de 1955, Pierre Le Grève soutient le Front de Libération Nationale de l'Algérie et fonde, en 1958, le « Comité pour la Paix en Algérie ». C'est l'époque des « porteurs de valises », qui aident et sauvent plusieurs militants du F.L.N., transportent des fonds pour les "rebelles" pourchassés par les services secrets français, qui tentent de se débarrasser de ces gêneurs par l'envoi de colis piégés. Une fois la paix venue, le Comité s'oriente vers l'aide non gouvernementale à l'Algérie. De décembre 1960 à janvier 1961, la Belgique est secouée par la plus intense des grèves générales qu'ait connues le pays. Pierre Le Grève s'impose comme leader de fait du syndicalisme enseignant à Bruxelles et est porté à sa présidence avec une majorité de gauche.
En décembre 1964, le congrès du Parti Socialiste Belge décide que la participation à la rédaction de l'hebdomadaire « La Gauche » et le droit de tendance sont incompatibles avec l'appartenance au P.S.B. L'aile gauche crée aussitôt une petite formation politique socialiste, la « Confédération Socialiste des Travailleurs ». On y trouve, en Wallonie, le « Parti Wallon des Travailleurs » et, à Bruxelles, l' « Union de la Gauche Socialiste ». Présent sur une liste commune avec le Parti Communiste, Pierre Le Grève en fut le seul député élu. Pendant deux ans et demi, il siège à la Chambre où ses interventions sont nombreuses.
A partir de 1967, trois comités lui doivent leur existence : le Comité National Viêtnam, le Comité « A travail égal, salaire égal », de même, le « Comité contre la Répression au Maroc ». Plus tard, ses intérêts se portent aussi vers le Rwanda et le Burundi, sans oublier l'Espagne sous la dictature franquiste ou encore les expulsés Mauritiens, etc. Aucune atteinte aux droits de l'homme n'échappe à sa vigilance.
Au début des années 70, Pierre Le Grève ne se présente plus à la direction de la section belge de la 4e Internationale, devenue Ligue Révolutionnaire des Travailleurs (L.R.T.) et cesse bientôt d'y militer, tout en gardant le contact. L'idéal révolutionnaire de Pierre est resté intact. Il admet cependant une « légère évolution doctrinale » et reconnait que son espoir de le voir se réaliser en Europe a fondu. Homme de terrain, il poursuit son action syndicale et politique jusqu'en 1988. Il décède le 1er août 2004 à Bruxelles.
Pour en savoir plus :
- José Gotovitch, Histoire du parti communiste de Belgique, Bruxelles, CRISP, n˚ 1582, 1997.