Fonds Fédération des anciens combattants de la brigade Piron

Archives de la Fédération des anciens combattants de la brigade Piron

Description du fonds :

Archives de la Fédération nationale des Anciens Combattants de la Brigade Piron

Si l'activité des unités combattantes pendant la Seconde Guerre mondiale s'arrête au lendemain de la capitulation allemande de mai 1945, leurs membres ont souvent à cœur de se rassembler après le conflit pour se remémorer le passé et rappeler leurs sacrifices à leurs contemporains. La collecte et le classement d'archives d'associations comme la Fédération des anciens combattants de la brigade Piron sont donc particulièrement précieux pour le CegeSoma, attaché à l'impact des deux guerres mondiales sur la société belge.

La brigade Piron, tout un symbole

Peu à peu étoffées par l'arrivée de nombreux jeunes désireux d'en découdre avec l'occupant, les Forces belges en Grande-Bretagne sont officiellement mises à la disposition des Alliés en juin 1942. La restructuration des forces terrestres se traduit à la fin 1942 par la création du Premier Groupement belge, placé sous la direction du major Jean-Baptiste Piron. Incorporée dans l'armée britannique sous le nom de First Belgian Group, l'unité rassemble aussi des volontaires luxembourgeois à partir de mars 1943.

Débarqué entre le 30 juillet et le 8 août 1944 en Normandie, le groupe devenu entre-temps brigade, subit son baptême du feu le 9 août. Désormais surnommée brigade Piron, l'unité combat en Normandie jusqu'à la fin du mois. Le 2 septembre, elle reçoit l'ordre de gagner le plus vite Bruxelles, qu'elle atteint en libératrice le 4 septembre. Elle libère ensuite d'autres villes belges et entre aux Pays-Bas le 22 septembre. Relevée du front de Hollande le 17 novembre, elle y retourne en avril 1945, avant d'occuper de mai à décembre 1945 un secteur de la zone britannique en Rhénanie du Nord – Westphalie. Renommée Première Brigade Libération, elle est finalement stationnée à la caserne de Bourg-Léopold. Elle est à la base de la nouvelle armée belge qui occupera, pendant toute la guerre froide, un créneau de l'espace ouest-allemand entre la frontière belge et le rideau de fer.

La Fédération (royale) nationale des anciens combattants de la brigade Piron, une structure dynamique

En 1947, la Fédération nationale des anciens combattants de la brigade Piron voit le jour. Elle a pour but de regrouper tous ceux ayant fait campagne avec la 1ère Brigade en vue de maintenir entre eux des liens de camaraderie, de leur fournir une aide morale et matérielle, de sauvegarder leur prestige et leurs intérêts, enfin, d'établir des contacts avec les autres groupements d'anciens combattants belges de Grande-Bretagne afin de coordonner leurs actions. La Fédération nationale dispose d'un secrétariat national et de fraternelles organisées au niveau provincial. Deux asbl l'aident à transmettre sa mémoire dans le grand public. Enfin, elle est membre d'organisations de coordination telles les Forces belges en Grande-Bretagne et le Front unique des anciens combattants qui contribuent à mieux faire entendre auprès des autorités leurs revendications patriotiques, morales et matérielles.

Les archives, entre commémorations et actualité

Le don, en 2006 puis encore en 2013, des archives du secrétariat national de la Fédération offre une vision assez complète de l'organisation et des activités des anciens de la brigade depuis la création de la Fédération en 1947 jusqu'à une période très récente. Les quelque 2,2 mètres de documents réunis témoignent notamment combien elle a été très impliquée dans les commémorations de la libération de la Normandie, du sud des Pays-Bas et de la Belgique. Les nombreux dossiers relatifs à la libération de Bruxelles, en particulier, soulignent son désir, mais aussi sans doute celui des autorités bruxelloises, d'entretenir la mémoire de son implication dans la libération de la capitale.
Par ailleurs, malgré l'interdiction, soulignée dans ses statuts, de ne pas s'immiscer dans les questions d'ordre politique, la Fédération ne peut s'empêcher de prendre position par rapport aux questions de l'amnistie et du séparatisme, ainsi que de marquer sa sympathie vis-à-vis de la famille royale. De ses prises de position naîtront d'ailleurs des frictions entre la Fédération nationale et certaines de ses fraternelles, malheureusement représentées de manière inégale dans le fonds. En outre, des organisations de coordination et apparentées, nous sont surtout parvenus des documents en provenance de l'association regroupant les Forces belges en Grande-Bretagne. Enfin, les nombreuses publications présentes au départ dans le legs ont été transmises à la bibliothèque du CegeSoma.
 

La mémoire d'une unité mythique de l'armée belge enfin accessible

Pour en savoir plus :

  • Fonds Algoet
  • Wanty,  Jacques. Combattre avec la Brigade Piron. Brussel : Collet, 1985.
  • Weber, Guy. Des hommes oubliés : histoire et histoires de la brigade Piron. Brussel: Musin, 1978.
  • Weber, Guy. De vergeten mannen van de Brigade Piron. VVHDKM, 1982.
  • Brigade Piron : historisch album van de oud-strijders van de 1e Infanteriebrigade " 5 : terug in België en bevrijding. Brussel :  Fidelitas et Superbia, 1994.
  •   Michael, E. Carnet de campagne : la Brigade Piron en Normandie. Oostende : Erel, 1946.
  •   Didisheim, René.  Au-delà de la légende : l'histoire de la Brigade Piron. Brussel, Luik : Pim Services, 1946.