De afrekening. Geweld tegen collaborateurs in Antwerpen, 1918 en 1944-1945.

Coups, ciseaux, insultes et crachats, autant d’images associées aux journées de la libération de 1918 et de 1944-1945. La cible, ce sont ceux qui ont pactisé avec l’ennemi. Cette agressivité aveugle serait le fruit de foules hystériques se livrant à des actes de violence gratuite. Le chaos de ces journées aurait été l’opportunité rêvée pour procéder à des règlements de comptes personnels. Cette colère populaire est présentée comme le contre-exemple de la justice.

Dans son ouvrage ‘De afrekening’, Antoon Vrints choisit de ne pas s’inscrire dans ce prisme moralisateur. Il jette un tout autre regard sur la violence en endossant la perspective de ses auteurs, si inconfortable soit-elle. A partir de la démarche de la rue, il démêle la logique de la violence après l'armistice et la libération à Anvers. Quel message les auteurs de faits de violence veulent-ils exprimer et qu'espèrent-ils ? Quels groupes ont-ils ciblés et pourquoi ? Quels sont les comportements qui ont provoqué le plus de violence et quels en sont les origines ? En d'autres termes, quel compte est-on effectivement en train de régler ?

Tant de choses ont été affirmées sur cette violence populaire alors que somme toute on en sait si peu à son propos… Par une étude fondée sur des sources contemporaines, dont les archives de la police d’Anvers, l’auteur nous propose, pour la première fois, une analyse sobre qui brise de nombreux mythes.

La conférence débat (en néerlandais) s'est tenue au CegeSoma le 15.5.2024. Antoon Vrints était interviewé par Bruno De Wever.

Antoon Vrints est maître de conférences en histoire à l'université de Gand. Il est spécialiste de l'histoire sociale de la Première Guerre mondiale et de la régulation des conflits dans une perspective à long terme. Il est l'auteur de 'Bezette stad. Vlaams-nationalistische collaboratie in Antwerpen tijdens de Eerste Wereldoorlog' (2002), de 'Het theater van de straat. Publiek geweld in Antwerpen tijdens de eerste helft van de twintigste eeuw' (2011), et il est le co-auteur avec Maarten Van Ginderachter et Koen Aerts  de 'Het land dat nooit was. Een tegenfeitelijke geschiedenis van België' (2014) et avec Martin Schoups de 'De overlevenden. De Belgische oud-strijders tijdens het interbellum' (2018).
 

 

Bruno De Wever est professeur émérite de l'Université de Gand. Historien spécialiste de l'histoire du mouvement flamand, de la collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que de l'histoire publique, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Greep naar de macht. Vlaams-nationalisme en Nieuwe Orde. Het VNV 1933-1945 (1994).
Il est vice-président du Comité scientifique du CegeSoma.