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TROIS QUESTIONS À … Hilde Keppens et Kathleen Vandenberghe,

les visages de la salle de lecture du CegeSoma

Hilde et Kathleen, voilà déjà respectivement 35 et 34 ans que vous avez rejoint l’équipe du CegeSoma !  Plus de 100 000 titres de la bibliothèque ont été encodés par vos soins et tous ceux qui se sont déjà rendus dans notre salle de lecture ont pu bénéficier de votre accueil chaleureux, vous faites incontestablement partie de l’ADN du Centre.

Du début des années 1990 à 2023, vous avez dû en voir passer des changements ?

Oui ! C’est un peu comme s’il y avait eu quatre périodes différentes. Au début, nous étions en petit comité, Place de Louvain. L’équipe était jeune et était composée, entre autres, de quelques objecteurs de conscience. Il y avait beaucoup d’enthousiasme et tout était à inventer. L’institution devait se faire une place, mais les séminaires ouverts au public avaient déjà beaucoup de succès. La salle de lecture était parfois trop petite et nous devions même louer des chaises pour accueillir tout le monde ! Cette époque a aussi été marquée par les débuts de l’informatisation, qui a transformé en profondeur notre travail.

En 1993, tout le monde s’est retroussé les manches pour le déménagement au Résidence Palace : un vrai “team building”. Ce fut le début d’une époque de croissance marquée par le développement des relations tant avec les universités qu’au niveau international. On a commencé à accueillir de plus en plus de lecteurs en salle de lecture dont des groupes d’étudiants de première année en Histoire.

En 2004, nouveau déménagement, cette fois vers le Square de l’Aviation, où nous sommes encore aujourd’hui. Et toujours plus de nouveaux collègues dont de nombreux jeunes chercheurs. Nous nous disons souvent que si on rassemblait dans le hall central toutes les personnes qui ont travaillé ici, il n’y aurait pas assez de place ! 

L’intégration aux Archives de l’État représente une nouvelle ère, bien que cette fois seules les archives aient été déménagées [au dépôt de la Rue du Houblon des AGR2]. Cette période a été marquée par une organisation plus centralisée, mais aussi par le coronavirus et de nouvelles habitudes, comme la possibilité de faire du télétravail ou le système de réservation mis en place en salle de lecture. 

 

 

 

 

 

Comment votre métier a-t-il évolué ?

Au début, nous travaillions avec un catalogue sur fiches. Nous devions imprimer ces fiches avec une machine à stencils et du papier carbone. Nous nous retrouvions souvent les doigts plein d’encre. Puis est arrivé le premier ordinateur ! Au départ, il y en avait un seul, imposant, que tous nos collègues voulaient venir regarder et qui était dans une pièce à part pour que nous puissions nous concentrer sur l’encodage. Les logiciels de catalogage se sont ensuite succédé, avec un effort d’adaptation nécessaire à chaque fois, mais le plaisir de sentir l’odeur des livres neufs n’a jamais disparu !

Au niveau de la salle de lecture, nous sommes passés d’un système où les lecteurs recevaient les documents en temps réel, à une organisation basée sur des commandes toutes les heures, puis à un système de réservation de places en salle de lecture accompagné d’un formulaire de réservation de documents, le tout en ligne. Au début nous étions contre ce système, estimant que cela lésait les lecteurs…

Mais maintenant nous trouvons que cela facilite quand même l’organisation. 

Vous accueillez chaque année des centaines de personnes en salle de lecture. Avez-vous des souvenirs marquants ?

Il y a bien sûr les contacts que l’on noue avec les habitués, qui viennent parfois plusieurs jours par semaine. Nous nous sentons particulièrement utiles quand nous pouvons aider une personne à trouver un document ou à aller plus loin dans sa recherche. Il arrive d’ailleurs que nous soyons remerciées avec des pralines ! Il y a de temps en temps des demandes atypiques, comme celle de cette personne qui souhaitait voir un buste de Hitler. Nous devons aussi être attentives aux vols de documents et nous avons dû un jour pourchasser un voleur de journaux anciens. Enfin, il y a parfois des moments remplis d’émotions, par exemple lorsqu’une personne nous confie avoir découvert dans nos dossiers la vérité sur un proche, parfois des décennies plus tard.

Et avant de clôturer, un souvenir à partager ?

Difficile d’en choisir un seul après tant d’années … Il y a eu l’époque où nous allions faire des pique-niques au parc tout près du Centre à midi, le temps où nous passions nos pauses à la piscine ou aux cours d’aérobic du Résidence Palace, ou encore le début des team buildings à l’étranger, avec un voyage inoubliable à Londres (avec, entre autre, la visite de l’Imperial War Museum) pour fêter les 30 ans du Centre !